dimanche 5 février 2017

Naissance de notre Koalou

Il me faut toujours un peu de temps pour revenir à l'écriture après une naissance, et 10 mois plus tard me revoici pour partager avec vous cette journée riche en émotions de toutes sortes qui a mené a la naissance de notre 3ème lou, notre Koalou
(Vous aurez peut-être remarqué le changement dans le titre du blog, qui présente une place pour chacun de mes bébés, mon Loup, ma Loutre et mon Koalou ^^ )



Ça faisait bien une semaine, dix jours que j'avais des contractions par-ci par-là, plus ou moins douloureuses qui s'accentuaient doucement, je n'ai donc pas été surprise d'être réveillée par d'autres contractions douloureuses ce mardi 22 mars.Pour moi rien d'anormal, les choses suivaient leur cours, je me suis donc glissée dans ma douche, doucement et tranquillement, je savais bien que ça faisait partie de nos derniers moments de symbiose, je profitais de nos câlins silencieux.
C'est en sortant de la douche que j'ai appris la nouvelle : deux bombes venaient d'exploser à l'aéroport de Bruxelles. Il était 9h, ça s'était produit à 8h, et devant les photos de débris, je réalisais que la marraine de mon petit à venir devait y être.Ça n'a duré que quelques secondes, peut être même moins, car heureusement, j'ai entendu sa voix ensommeillée dans le salon : elle n'était pas sortie de la maison.Ascenseur émotionnel qui m'a fait descendre dans la grande angoisse de l'explosion pour me faire remonter en lieux sûrs.
La pauvre n'a pas compris mon câlin plein de larmes. Il fallait que ça sorte, tout ce stress ressenti si vite, et la peur de la perte d'un être cher.Le temps de se calmer et d'être réconfortée par mon homme qui devait lui-même aller travailler, encore une explosion, justement là ou lui se serait rendu s'il n'avait pas eu à me réconforter.
J'ai accueilli la nouvelle dans un état second. Mon corps aussi. Évidemment, tout le monde est resté à la maison, mais malgré les mots doux et les câlins, je ne me suis pas apaisée et les contractions se sont progressivement intensifiées.Oui, ce n'était "que" le stress, mais je me trompais en pensant avoir encore le temps.

Les travaux à l'étage du dessus, les enfants qui jouaient, tous les bruits ont vite commencé à me parasiter, a m’inonder, ça bourdonnait dans ma tête. Je me suis isolée pour sentir les contractions monter doucement.
Il était 13h et je n'y croyais pas encore vraiment, j'avais une petite voix dans ma tête qui me disait que le stress allait descendre, que les contractions allaient se calmer. J'avais été ponctuelle pour mes deux premiers, pile le "bon" jour, et même si je n'étais qu'à J-2, je me disais que ce n'était pas encore le moment.
1h plus tard, c'était une tout autre histoire, les contractions m'ont fait sortir quelques cris et je me suis décidé à envoyer un message à mon sage-femme et à ma photographe juste pour les prévenir que ça serait pour aujourd'hui. 
Bruxelles était bouclée, plus de transports en commun et pas mal de bouchons, mais j'avais encore besoin d'un peu d'intimité avec mon homme.Il m'a massé, m'a nourrit, m'a soutenu. Sa présence m'a aidé à faire le plein de force pour la suite. J'avais besoin de cette bulle, encore un tout petit peu...
17h, je pense que j'ai bien compris que ça ne serait pas pour cette nuit mais que j'aurai mon bébé pour dormir prés de moi. Nouveaux envois de messages, en priant pour qu'ils arrivent jusqu'a moi ..L'Homme m'a fait couler un bain, m'a massé, encore et encore. J'ai doucement perdu pied pour ne plus sentir que ces contractions qui s'intensifiaient et ce bébé qui ne descendait pas, mais pourquoi ne descendait-il pas ..?
Le bain ne m'a pas aidé, mais en m'auscultant, je ne me suis pas reconnue à l'intérieur, et au bout de mes doigts une petite bulle ...Je ne l'ai su qu'après, mais c'était le placenta. J'étais prête à faire sortir mon bébé, mais il ne descendait pas et chaque contraction me bloquait un peu plus..19h,
Jean-Claude, mon sf, est arrivé et c'est bien là que j'ai compris l'utilité d'un bon sage-femme. Il m'a aidé à débloquer la douleur, à me débloquer moi-même, à faire sortir cette douleur intense que je tentais juste de vaincre. 
Et mon bébé s'est engagé, je l'ai senti se faufiler et mes cris ont changé, la poussée a été évidente.La poche s'est rompue, une sensation de ballon de baudruche qui éclate, mais sans le grand bruit. Ou alors un bruit intérieur qui m'a fait trembler, qui m'a fait résonner. 
Et ça m'a fait beaucoup de bien, quelque chose avançait enfin de manière visible. J'avais tellement rêvé de ces accouchements que j'avais lus ou vus, ou la femme ne pousse pas, ou le corps agis pour elle et en fait non, ce n'était visiblement pas pour moi. Mais ce fut juste énorme de sentir cette poussée que j’exerçais par réflexe et qui prenait le contrôle, c'était énorme de sentir ce petit être sortir doucement de moi.Je n'ai pas eu de sensation de brûlure comme beaucoup disent, à vrai dire, je ne me souviens même pas de douleur à ce moment-là, juste de cette poussée que je puisais au fond de moi, une poussée longue et puissante.Et la tête est sortie ! C'était énorme, j'y étais presque ! Soulagement et inquiétude de ce petit être endormi entre terre et mer. J'ai eu l'impression que la contraction suivante mettait une éternité a venir, je commençais a avoir peur de lui faire mal, alors J-C à dégagé une épaule et l'a sorti en même temps que la dernière contraction.Je n'ai pas d'autre mot que ce fut ENORME, cette sensation de mon bébé qui sort de moi, et il était tout chaud et glissant dans mes bras, le sentiment d'avoir fait quelque chose de magique ...
Mais les mots sont bien en dessous des moments vécus et des sensations ressenties..


l'embrasure de la sale de bain entre deux contractions 

J'ai pu profiter pleinement de ma bulle avec mon homme 
car mes "grands" bébés étaient avec une personne de confiance, 
que nous avons voulu comme marraine pour ce petit Koalou.

Fatigue partagée mais pleine de douceur 

mon super sage-femme,
qui m'a été d'une aide précieuse.



Marie Bourgonjon,
notre photographe et amie
qui a fait un travail remarquable et nous a offert un souvenir inestimable 



Je ne peux pas clôturer ce récit sans un petit mot pour mon Homme,
nous avons conçus ce bébé à deux dans l'amour
et nous l'avons mis au monde ensemble.
Ce sont des souvenirs précieux et puissants,
et je lui suis très reconnaissante d'avoir affronté ses peurs pour m'épauler dans ce bel événement .