lundi 13 juillet 2015

Un an plus tard ...

Ma loutre a fêté il y a peu sa première année de vie et je me prépare doucement à mettre le 3eme en route, c'est le bon moment pour vous raconter mon accouchement, la naissance de ma fille et mon séjour en maternité, si bref fût-il.
J'aimerais l'écrire pour m'en souvenir, mais aussi pour qu'il y ait un témoignage positif d'accouchement en milieu hospitalier sur la toile... Je lis de plus en plus et de plus en plus souvent des témoignages négatifs sur la manière dont le personnel médical traite les femmes en maternité, et bien que ça ne doive pas être ignoré, il faut aussi savoir que cela peut très bien se passer.

On m'a fait remarquer récemment que le genre de clinique comme celle où j'ai mis au monde mes bébés ne laisserait pas des caméras à la Babyboom venir filmer dans leurs murs, car ce serait un manque de respect énorme, alors à défaut, je vous raconte

Le 30 avril 2014, à 4 jours de mon terme, après avoir contracté la première moitié de la nuit, me suis réveillée sereine, sachant que j'aurai bientôt ma loutre dans les bras
J'ai préparé ma valise tranquillement et ait planifié la journée du Loup et sa garde à venir (la valise, je n'étais pas pressée, mais le mode de garde était planifié, fallait juste prévenir la bonne personne en fonction de l'heure de départ)
14h fissure de la poche des eaux, l'homme rentre du travail à 15h30, je suis laaarge.
Franchement, j'étais tellement zen que le temps qu'il rentre et que tout se mette en place, il était 18h quand on a quitté la maison et comme y avait foule dans les transports, on y est allé à pied. 
1h de marche ! Tranquille ! :p
C'est là que j'ai découvert que je gérais beaucoup mieux les contractions en marchant dehors par beau temps qu'enfermée entre quatre murs.
Donc j'arrive à ma clinique que j'aime d'amour, le temps de se poser en salle de travail / de naissance, de vérifier que tout va bien, etc 19h30
Franchement, le temps à filé ce jour-là, mais d'une bonne manière, je ne l'ai pas vu passer, mais j'ai pu en apprécier chaque moment.
Bref, un peu de ballon, quelques contractions la tête sur le meuble et un peu d'espalier de plus tard, je me laisse glisser le long du mur.
La douleur devient intenable, je ne gère plus rien...

On me pose la péri, il est 22h. Oui, le temps passe vie. Et, j'ai autour de moi une super sage-femme (le hasard faisant bien les choses est la même que pour la naissance du Loup) et un chouette anesthésiste qui avec respect et calme m'aident à bien me mettre entre deux contractions et me font ça vite fait bien fait !  
J'appuye sur le petit bouton salvateur et nous convenons avec la sage-femme que je l'appellerais avant d'appuyer à nouveau si j'ai besoin. En attendant, elle tamise la lumière avant de sortir discrètement et de nous laisser nous reposer l'Homme et moi.
23h45 la douleur se réveille doucement, j'attends...
Je sens que je n'aurais pas longtemps à attendre ma princesse.
Ça tombe bien, on toque doucement à la porte, la sage-femme passe voir si tout va bien, c'est le bon moment pour un petit contrôle (que je réclame, car la sf aurait bien attendue un peu plus)
Et j'ai vu juste, mon corps est prêt et ma fille entame tout doucement sa descente
Mais mon Gynéco n'est pas la.. Et mon Gynéco, c'est comme ma clinique, je l'aime d'amour.
Hors de question d'accoucher avec un autre !
Mon Gynéco m'a fait pousser plus longtemps que la "norme en milieu hospitalier " pour le Loup pour respecter au mieux mon choix d'éviter une épisio ou autres manipulation pas forcément utiles, il m'a toujours écouté et pris note de mes envies, à chaque écho, il avait l'air aussi heureux que nous...
Non non non, je ne veux personne d'autres ...
La sf me rassure, s'il n'arrive pas à temps, c'est elle qui restera m'assister. Et ça tombe bien, car je sens que ça pousse ...
On attend un peu, la sf m'encourage, me soutient par des mots apaisants et mon homme se fait broyer la main avec courage.
Ouf mon Gynéco arrive, on attend la prochaine contraction et c'est parti.
Ils sont mignons mon Gynéco et la sage-femme, debout devant moi à m'encourager quand il faut pousser, en fait, ils ne me touchent pas où peu.
Je l'ai senti descendre dans mon bassin, c'est une sensation affreusement douloureuse et pourtant tellement chargée en émotions positives, c'était intense..
Le temps paraît s'étirer et se raccourcir à la fois comme un accordéon qui serait ouvert et fermé en même temps..



Juste un moment, ils stoppent tout, on arrête, on ne pousse plus (ben voyons !), la petite a le cordon autour du cou. Travail d'équipe, mon homme à ma droite, la sage-femme à ma gauche, ils me parlent tous les deux... Du calme, de la détente, et surtout pas pousser.
Le gynéco fait passer le cordon au-dessus de sa tête et on finis gentiment.
À vrai dire, ce moment, je ne m'en souvenais même pas, c'est l'Homme qui me l'a rappelé. C'est ce genre de moments qui le rassurent d'être en clinique.

Je n'ai jamais crié comme ça de toute ma vie, je ne crois pas avoir hurlé, mais c'étaient des cris qui venaient vraiment de très loin, très au fond de moi.

Et à 00h48 le 1er mai 2014, j'ai pris dans mes mains ce petit être glissant et chaud qui a attraper mon sein avec toute la force de son être, comme si quelqu'un allait tenter de lui voler
Et après avoir recousu ma petite déchirure, et nous avoir chaudement félicité, mon Gynéco et la sf se sont éclipsés.



2h de peau à peau plus tard, on nous installait en chambre et on me proposait un plateau repas, que j'ai dévoré.
Ha ben a 3h du matin, sans avoir mangé au soir (juste grignoté un peu) et avoir donné la vie, j'avais une faim colossale ! ("Je mangerais un cheval en salade !!")
Le fait d'avoir quelques points m'a inquiété, car j'avais lu que ça cicatrisait mieux quand c'était coupé net, mais une sage-femme m'a dit que c'était surtout les Gynéco que ça arrangeait, qu'ils pouvaient recoudre plus facilement. Et effectivement, ca à cicatrisé mieux et plus vite que mon 2pisio du Loup (car oui j'ai finalement eu une 2pisio pour lui). J'en ai d'autan plus aimé mon Gynéco de ne pas avoir coupé pour l'arranger lui.

Je voulais partir vite, rentrer chez moi, dans mes pénates auprès des miens, et je l'ai directement dit à la sf quand elle m'a installé en chambre. Je m'étais levé direct et ma fille et moi allions très bien, a priori aucune contre-indication.
Je suis restée une journée le temps que ma fille soit auscultée et que la pédiatre voit qu'elle prenait bien le sein. Je n'ai pas souhaité donner le bain de suite et n'ai reçu aucun avis contraire sur le sujet, une sf m'a même dit qu'en Hollande les mères ne lavaient leurs bébés qu'une fois par semaine et qu'ils s'en portaient très bien.
Tout allait bien, tout se passait bien, à 36h de vie ma fille était chez elle.

Je suis consciente que des cliniques comme celle-ci, il n'y en a pas à chaque coin de rue, mais malgré ses airs intimistes, elle est la plus grande maternité d'Europe, et j'espère qu'elle donnera l'exemple.
Ici, je ne me suis jamais fait réveiller par la lumière en pleine tronche, on me parlait comme à l'adulte que je suis et non comme à une enfant, personne ne m'a fait de remarques quand j'ai emmailloté mon bébé ou pendant que je me baladais dans les couloirs avec mon bébé en écharpe, à aucun moment, je ne me suis sentie jugée ou critiquée, seulement respectée.
La preuve que cela peut exister !